La liste des punitions interdites à l'école

Le ministère de l'Education national a prévu des sanctions et des réprimandes lorsque les actes et comportements des élèves sont contraires au règlement intérieur et qu'ils perturbent les apprentissages des autres élèves... Mais quelles sont les punitions encore autorisées ? 

Selon le ministère : elle doivent conserver un "caractère éducatif" et ne peuvent en aucun cas porter atteinte à l'intégrité morale ou physique d'un enfant ... heureusement ! 

- Un élève ne peut pas être privé de la totalité de la récréation en primaire

- L'enseignant ne peut pas sanctionner en donnant un zéro disciplinaire 

- Les lignes à écrire une centaine de fois sont à proscrire car elles n'ont pas de caractère pédagogique 

- L'exclusion d'un élève ne peut pas être appliquée au primaire en tant que punition 

- Toutes les punitions contraires à la dignité de l'enfant sont interdites 

- Pas de punitions collectives : le ministère précise toutefois que si "les faits sont commis en groupe, il convient d'établir des degrés de responsabilités et d'individualiser les sanctions ce qui n'exclut pas qu'elles soient identiques pour plusieurs élèves. 

En maternelle, aucune sanction ou punition n'est permise mis à part l'exclusion pendant un temps court et toujours sous surveillance. 

En primaire, on ne peut pas sanctionner pour un travail, un devoir non fait ! Les problèmes relatifs au travail scolaire doivent être distinguées des difficultés de comportement. Dans ce cas, des mesures appropriées doivent être mises en place : soutien particulier à l'élève, entraide avec un autre élève, groupe de niveau, aide spécialisée en accord avec la famille...

Dans tous les cas, les parents doivent être tenus informés. 

Dans les collèges et les lycées dépendant du Ministère de l'Education Nationale, les sanctions sont progressives : 

1. L'avertissement
2. Le blâme 
3. La mesure de responsabilisation qui consiste (en dehors des heures d'enseignement) à réaliser des actions de solidarités, culturelles ou de formation à des fins éducatives. La durée maximale est de 20 heures. 
4. L'exclusion temporaire de la classe (mais toujours accueilli dans son établissement) : 8 jours au maximum 
5. L'exclusion temporaire de l'établissement scolaire : toujours 8 jours au maximum
6. L'exclusion définitive de l'établissement.

L'élève peut demander l'effacement des sanctions inscrites dans son dossier lorsqu'il change d'établissement ou au terme de sa scolarité dans le second degré. 

Copier des lignes, n'apprends qu'une seule chose : à copier !

En aucun cas, l'enfant réfléchit, analyse, et prend des bonnes résolutions. 

La punition déclenche bien souvent de la colère, de l'incompréhension, de la honte chez l'enfant. Il ne peut pas faire preuve de discernement et prendre des bonnes résolutions pour améliorer son comportement. 

Oui mais que faire ? 

1. Et si l'on interrogeait l'élève sur sa responsabilité ? Sur ses actes en le mettant en situation lorsque les émotions sont redescendues ? Bien souvent, l'élève connait les règles de vie en collectivité et il est capable de vous les rappeler. Le dialogue va lui permettre de prendre conscience des conséquences de son comportement et lui permettre de s'améliorer. 
2. Et si on rejouait le scénario en modifiant la fin ? Qu'est-ce que tu aurais pu faire d'autres ? Quelles étaient tes autres possibilités d'action ? 
3. Comment réparer ? La réparation peut être symbolique (parole d'excuse, poignée de main, mot d'excuse) mais aussi bien réelle quand l'enfant a abîmé du matériel par exemple : elle peut prendre la forme d'un intérêt général (tâche utile à la classe, rangement, nettoyage). La réparation peut être à l'initiative de l'enfant : il va lui même reconnaître sa part de responsabilité et l'assumer en étant à l'initiative du processus de réparation. L'erreur, la transgression d'une règle, le comportement inadapté ou inacceptable, les mots dits trop vites ou vulgaires... sont aussi une opportunité d'apprentissage. Pour cela l'enfant doit : 

• Retrouver son calme : apaiser son corps et son esprit pour permettre de réfléchir de nouveau 
• Rappeler la règle : d'un espace à l'autre les règles sont différentes, d'où l'importance de les énoncer clairement. Elle doit être légitime et adéquate : elle a sa raison d'être ! Et l'explication "C'est comme ça" ne  permettra pas à l'enfant de toujours la respecter. Elle doit être explicité et rappelée souvent. L'enfant peut aussi la verbaliser pour s'assurer qu'il a compris tous les tenants et les aboutissants de la règle. 
• Reconnaître sa part de responsabilité : le dommage est bien là ! Même s'il n'avait pas forcément l'intention de casser, blesser ou nuire à quelqu'un 
• Réconcilier les deux enfants (ou l'enfant et l'adulte) permet de rétablir une relation et de recréer des lien de connexion : "Je m'excuse d'avoir..." ; "Je te demande pardon pour... " ; "Je suis désolé(e) de..." : "Est-ce que tu es prêt à m'excuser ? "
• Résoudre la situation ou
• Réparer mes erreurs : comment faire mieux la prochaine fois ? Est-ce que je fais le choix de m'écarter de la personne avec qui c'est compliqué ? Est-ce que je dois renoncer à cette activité ? 

Le cerveau ne comprend pas la négation : ne pas taper, ne pas crier, ne pas courir... L'enfant entend : taper, crier, courir... L'inverse de ce que vous souhaitez. Pourquoi ne pas faciliter sa compréhension des choses en mettant en place des règles centrées sur ce qu'il doit ou ce qu'il peut faire ? 

Voici quelques idées pour l'école et à la maison ...