La peur fait partie des émotions humaines, elle se manifeste en présence d’un danger ou d’une menace ou lorsque la situation nous échappe.
Sur le plan physique elle correspond à une grande décharge d’adrénaline, ayant pour conséquence une augmentation de la tension artérielle.
Les peurs sont normales, mais elles peuvent devenir paralysantes et il est alors nécessaire de mieux les comprendre pour les analyser.
Il existe aussi une échelle de la peur, avec l’augmentation du niveau d’anxiété lorsque vous rentrez tard le soir chez vous et que la ruelle est sombre par exemple, la peur qui est une réaction adaptative au danger et la panique qui ne permet plus du tout de gérer cette peur. Quand une peur se transforme en stimulation extrêmement disproportionnée elle peut devenir une phobie : phobie des souris, des araignées, de la foule…
Chez l’enfant, la peur peut à la fois être très concrète, comme la peur d’un chien qui court vers lui, ou très abstraite comme la peur du monstre caché dans l’armoire.
A chaque âge… sa peur
Entre 2 et 4 ans
Le tout-petit peut avoir peur :
· du noir
· de l’armoire
· de dormir seul(e)
· des bruits importants ou soudains : appareils ménagers, véhicules…
· des orages, du tonnerre et des éclairs
· des ombres
· des sorcières, monstres et autres méchants personnages
· de personnes déguisées : clown, Père Noël…
· de la séparation et peur des étrangers
Entre 5 et 7 ans
L’enfant peut avoir peur :
· du noir
· du docteur ou du dentiste
· des fantômes ou autres monstres
· des bruits sourds ou soudains
· des insectes ou des animaux
· de perdre ses parents ou ses amis
Entre 8 et 11 ans
Il peut avoir peur de :
· la mort ou la disparition des personnes qu’il aime
· des accidents
· de ne plus avoir d’amis
· de ne pas réussir à l’école
· des méchants, des kidnappeurs d’enfants
· de décevoir ses parents ou ses professeurs
· d’images troublantes à la télévision, sur les jeux vidéos
Entre 12 et 18 ans
L’adolescent peut avoir peur :
· de prendre la parole à l’école
· pour sa sécurité
· de la mort
· pour son avenir
· de l’image qu’il renvoi aux autres et de leur jugement
· d’être exclu ou harcelé
· des enjeux mondiaux : catastrophes naturelles, épidémie…
Il est important de savoir qu’il n’est jamais trop tard pour vaincre sa peur !
Voici 5 conseils :
1. Prenez en compte la peur de votre enfant : « Peur enfantine ne veut pas dire anodine ». Ne la minimisez pas, ne dites pas : « N’aie pas peur »… car la peur ne se contrôle pas. Par contre, ne le surprotégez pas, cela renforcerait la peur. Reconnaissez juste sa peur.
2. Renforcez son estime de soi et son courage : rappelez lui les moments où il a affronté sa peur, où il a osé faire quelque chose de compliqué pour lui, des situations où il a su canaliser sa peur.
Renforcez son courage.
3. Décodez avec lui les symptômes de la peur : observez son regard, son attitude… et nommez les pour lui permettre de les identifier : « Tu te cache derrière moi, tu n’es pas rassuré par le gros chien »
Identifier les signaux de la peur
4. Favorisez l’expression de ses émotions : nommer la peur et parlez-en avec lui. Il existe aussi différentes histoires pour l’aider à mettre des mots sur ses peurs. Verbalisez sa peur
5. Proposez lui une action à poser pour renforcer son sentiment de contrôle : un spray magique anti-monstre à vaporiser avant d’aller se coucher par exemple, une cape de super héros, une épée magique…
Utilisez l’imaginaire pour créer du contrôle.
6. Attention à votre langage : « Tu n’as pas a avoir peur de passer au tableau, les autres ne vont pas te manger » ; « Le dentiste ne va pas te faire mal, n’aie pas peur ». Reconnaissez que la situation peut être stressante et que le dentiste a l’habitude de soigner les enfants.
Rassurez par vos paroles.
7. Parlez de vos propres peurs à votre enfant, racontez lui des histoires de votre enfance. « Toi, tu as peur des chiens mais moi j’avais peur des mouches »
Racontez vos propres peurs d’enfance.
8. Dessinez ensemble la peur, donnez lui une forme, une apparence. Puis gribouillez là, ou déchirez le dessin en mille morceaux.
Dessinez la peur
9. Questionnez-vous sur les origines de ses peurs : un déménagement, un changement de chambre, une séparation, le décès d’un proche…
Interrogez-vous sur les peurs
10. Insistez sur toutes les réussites, les challenges gagnés… mêmes les plus petits pas seront valorisés pour encourager l’enfant à essayer de nouveau.
Encouragez les réussites
Enfin, dernier conseil, si vous vous inquiétez lorsque votre enfant a peur, vous pouvez lui transmettre également de l’appréhension. Ne renforcez pas involontairement ses peurs en lui donnant l’impression qu’il y a une réelle raison de s’inquiéter.
Et chez vous ? De quoi vos enfants ont-ils peur ?
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