Est-ce que mon enfant va m'aimer si je lui dis non ?

 

 

Ah ! La tentation de céder ou de ne pas imposer de limites à nos enfants ! Parce que l'idée de dire non bouleverse ; parce que nous ne voulons pas jouer le rôle du méchant ; parce que nous préférons éviter un conflit ou que nous rentrons épuisés du travail…

 

Les tensions autour des interdits sont épuisantes même pour les parents les plus patients. Pour autant céder et dire oui à tout ne rend pas service à l’enfant.

 

L’adulte est garant de l’autorité. Cette autorité qui va élever l’enfant sans le rabaisser ni l’humilier, qui va lui apprendre à accepter et à dépasser son sentiment de frustration.

Dire non à l’enfant lui permet d’intégrer également la notion de limites.

 

L’enfant va ainsi apprendre que tout ne lui est pas dû, qu’il n’est pas le centre du monde

les autres, il peut prendre sa place mais pas toute la place…

Il va passer au delà de ses frustrations en apprenant à différer la satisfaction de ses besoins. Progressivement il va mieux gérer ses émotions et se sentir plus en sécurité.

Pourquoi le NON n’est pas toujours efficace ?

 

Les parents qui utilisent trop fréquemment le « non » remarquent que celui-ci n’est pas toujours suivi de l’effet escompté :

-       l’enfant fait la sourde oreille

-       l’enfant fait l’opposé

-       l’enfant l’utilise aussi en répondant non sans cesse à ses parents

 

Comment dire NON positivement et surtout efficacement ?

 

1.     Si l’enfant est encore petit : Attirer son attention sur autre chose, le distraire en lui montrant un jouet pour lui…

2.     Bloquer l’accès aux lieux dangereux ou interdits, mettre hors de porté les objets fragiles, réorganiser l’espace pour que l’enfant puisse développer son autonomie en toute sécurité.

3.     Remplacer le « Non » par « Oui » et une précision « Oui, tu pourras sortir dans le jardin lorsque tu auras terminé tes devoirs » « Oui, nous t’offrirons cette magnifique voiture pour ton anniversaire »

4.     Remplacer le « Non » par « Stop » : utiliser l’impératif a pour but d’arrêter le mouvement ou l’action en court.

5.     Utiliser l’empathie

Lorsque le parent exprime ce que ressent l’enfant, la résistance ou l’opposition diminue : « Tu aimerais bien rester au lit toute la matinée plutôt que d’aller en cours ce matin, c’est difficile pour toi de te lever »

6.     Expliquer concrètement le refus : « Tu aimerais bien aller à la piscine ce matin comme cela était prévu, mais je dois emmener ton petit frère chez le médecin, regarde, des petits boutons sont apparus sur son ventre cette nuit » « Pose ce couteau sur la table, tu risques de te couper le doigt. Je vais t’en donner un plus adapté » Donner des explication en montrant à l’enfant ou en restant fidèle aux faits.

7.     Réfléchir aux différents NON que vous exprimez dans la journée. Il faut « choisir ses combats ». On ne peut pas demander à un enfant de 3 ans de respecter les personnes autour de lui, de jouer calmement sans crier, de faire attention à ses jouets, de rester assis à table durant les repas, d’aller se brosser les dents sans rechigner et d’aller au lit sans redemander papa ou maman pour un bisou, et ce, tous les jours de l’année. Il faut donc établir des priorités.

En repérant vos priorités : est-ce important ? Est-ce dangereux ?  Votre refus sera mieux accepté s’il est important et moins souvent prononcé. Il s'agit de trouver le juste équilibre entre trop d'interdits et pas assez…

8.     Demander à l’enfant un temps de réflexion. « Je vais réfléchir à ta demande et je te donne une réponse en fin de matinée »

9.     Proposer à l’enfant un choix limité : « Quel pantalon veux-tu mettre ce matin ? Le bleu ou le rouge ? »

10. Transformer les interdits et les « NE… PAS » en phrases positives. Le cerveau de l’enfant n’entend pas la négation. Lorsqu’on lui dit « Ne crie pas » il entend « crie », lorsqu’on lui dit « Ne court pas » il entend « court », et il continue de courir ou de crier. Voici comment changer les formulations en expliquant à l’enfant ce que vous attendez de lui de manière claire et précise :

Non, les gros mots sont interdits = Tu connais d’autres jolis mots pour t’exprimer

Ne court pas dans le salon : On marche dans le salon

Ne te tiens pas mal à table : Assied toi sur tes deux fesses sur la chaise et pose tes pieds sur le sol

Ne crie pas : A la maison, nous parlons en chuchotant ce matin

Arrête de « Chouiner » et de te plaindre : Tu sembles contrarié parce que ton frère a pris tes jeux ?

11. Utiliser le chant : formuler vos demandes ou vos réponses en fredonnant une chanson connue : « Je suis une poupée, qui dit non, non, non, non, non, non… toute la journée, elle dit non… »

12. Utiliser la technique du disque rayé : l’enfant va tenter plusieurs fois, rester ferme et constant permet d’être cohérent et rassurant.

13. Utiliser l’humour : « Si j’avais une formule magique pour que tu termines rapidement ton repas : Abracadabra » ; « Si je pouvais inventer un stylo magique pour te permettre d’écrire toutes les bonnes réponses au prochain contrôle de math ! »

 

Savoir dire non à son enfant n’est pas toujours facile, pourtant il faut rester ferme.

Voici 5 points pour tenir bon :

 

1.     Je cherche toutes les conséquences positives ou négatives au fait de dire ou pas, non à mon enfant

2.     Je cherche à comprendre ce qui fait que je ne sais pas dire non

3.     Je clarifie mon non. A quoi je dis non ?

4.     Je tiens les engagements pris avec mon enfant

5.     Je demande de l’aide et du soutien à mon conjoint

 

Qu'en pensez-vous ? Comment ça se passe chez vous ? Avez-vous des problèmes pour dire non à vos enfants ?

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